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BLOG : ART, ARTICLES & SOPHROLOGIE

Ce Blog a pour vocation de diffuser des articles et des réflexions sur la sophrologie, ainsi qu'une mise en lien de celle-ci avec des oeuvres lui étant parfois, en apparence, étrangères. Ceci, dans le but de vous faire appréhender plus facilement ses notions. Vous êtes cordialement invités à donner vos impressions et à partager vos expériences!

  • Podcast émission radio du 31 janvier 2018 : Pourquoi la sophrologie a t-elle autant de succès ?

    "Pourquoi la sophrologie a t-elle autant de succès ?"
    Une émission entièrement dédiée à la sophrologie! Si vous êtes curieux d'entendre l'avis de praticiens expérimentés, notamment celui du Dt CHENE qui fut longtemps un des compagnons d'aventure du Pr CAYCEDO. Notez à quel point ils insistent sur la notion d'entraînement!

    https://radionotredame.net/emissions/enquetedesens/31-01-2018/

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    Photo Technique dirigée par Natalia CAYCEDO (à dr.)

  • La Sophrologie validée par la Fédération française de Cardiologie

    La Sophrologie apparait dans les fiches conseil de la Fédération française de Cardiologie comme une aide efficace pour traverser les situations de stress, causes des problèmes cardiaques ou conséquences de ceux-ci! On y souligne également l'importance de se faire accompagner, tout du moins au début, par un praticien qui ajustera les exercices à vos besoins et vous donnera les clés pour une utilisation fluide des diverses techniques. J'ajouterai que la Relaxation fait partie des outils de la sophrologie et que la qualité d'observation décrite dans le paragraphe dédié à la Méditation s'applique tout à fait à la Sophrologie, puisqu'elle travaille sur la conscience de soi. La première étape de notre approche est d'apprendre à s'accueillir.

    https://www.fedecardio.org/notre-documentation

    Brochure coeur et stressbrochure-coeur-et-stress.pdf (1.57 Mo)

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  • Pour échapper à la grippe... RELAX!

    Article du 07 Mars 2016 paru dans THE CONVERSATION, L’expertise universitaire, l’exigence journalistique. La version originale de cet article a été publiée en anglais.

    Si vous voulez échapper à la grippe cette année… Relax !

     

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    Avec la neige et les températures glaciales, les mois d’hiver apportent leur lot de toux, de rhumes et de grippe. Les infections du système respiratoire – celles qui provoquent une congestion de la poitrine que ne soulagent pas des quintes de toux profondes – figurent parmi les dix premières causes de décès aux États-Unis et dans le monde. Aux États-Unis, la grippe à elle seule tue des milliers de personnes chaque année.

    En plus d’être à l’origine d’une mauvaise santé, la grippe et les autres affections respiratoires ont également un coup économique énorme. Une étude publiée en 2007 suggère que les épidémies de grippe entraînent chaque année aux États-Unis 10 milliards de dollars de dépenses directement liées aux frais médicaux tandis que le manque à gagner dû à la maladie se monte à 16,3 milliards supplémentaires annuels. Et cela ne tient pas compte des refroidissements et des rhumes ordinaires : le poids économique des infections respiratoires hors virus grippal se chiffre à quelque 40 milliards supplémentaires par an.

    Éviter la grippe ou un rhume pendant les mois d’hiver peut se révéler difficile. Mais vous pouvez faire quelque chose en plus de vous faire vacciner contre la grippe et de laver vos mains : détendez-vous ! Le stress est fortement suspecté d’attaquer le système immunitaire et il risque de vous rendre plus vulnérable face aux infections.

    Le stress à fortes doses endommage le système immunitaire

    Le psychologue de la santé Andrew Baum a défini le stress comme étant une « expérience émotionnelle négative accompagnée de changements prévisibles, biochimiques, physiologiques et comportementaux, en vue d’une adaptation ». En fait, les scientifiques peuvent mesurer la réponse qu’apporte le stress à notre organisme qui met tout en œuvre pour se sortir de situations ardues, qu’il s’agisse d’événements difficiles de la vie ou d’infections.

    Parmi la plupart des réponses au stress, le corps humain produit des substances chimiques appelées cytokines pro-inflammatoires. Elles activent le système immunitaire et, sans elles, l’organisme serait incapable de combattre bactéries, virus et champignons. Normalement, la réponse face au stress est utile en ceci qu’elle prépare votre organisme à affronter n’importe quelle difficulté à venir. Quand le danger s’évanouit, cette réaction disparaît avec la production de cytokines anti-inflammatoires.

    Cependant, si la riposte au stress ne peut plus être arrêtée ou s’il y a déséquilibre entre cytokines inflammatoires et anti-inflammatoires, l’organisme peut se trouver endommagé. On appelle « charge allostatique » ce supplément d’« usure » dû à l’inflammation que provoque un degré élevé de stress. Cette charge allostatique est associée à de nombreuses maladies chroniques, tels les problèmes cardiovasculaires et le diabète. Cela explique en partie l’accent mis sur la prise de suppléments anti-inflammatoires destinés à prévenir ou traiter la maladie.

    Le stress à court terme est également nuisible

    Une réponse inappropriée au stress peut causer des dégâts plus graves qu’une maladie chronique. Elle risque aussi de vous prédisposer davantage aux infections aiguës en supprimant votre système immunitaire.

    Par exemple, quand des souris sont soumises à différentes formes de stress environnemental, cela déclenche une augmentation, dans leur sang, de molécules dont on sait qu’elles ont des effets immunosuppresseurs pour l’organisme. La recherche a montré que ce type de réaction a son équivalent chez les êtres humains. Lors d’une étude menée auprès de femmes d’âge moyen et de femmes âgées, à qui on demandait d’effectuer un exercice de calcul mental ou de prononcer un discours, le stress éprouvé faisait grimper le taux de molécules similaires.

    Le temps des études et des examens est souvent le temps du stress. Jack Hynes/Flickr, CC BY-NC-SA

    Une réponse analogue a été observée auprès d’étudiants en médecine. Selon une étude datant de 1995, ce sont les étudiants « se sentant stressés » pendant la période d’examen qui ont montré le taux le plus élevé de molécules présentant des caractéristiques de type immunosuppresseur.

    Le stress ouvre la voie aux maladies

    Il y a aussi des preuves directes qui montrent que le stress peut augmenter le risque d’infection. Ainsi, en Espagne, pendant une année, un groupe de scientifiques a effectué des sondages pour évaluer le stress auprès de 1140 personnes et a mesuré ensuite le nombre de rhumes intervenus dans le groupe. Ils ont découvert que chaque niveau de stress mesuré était associé à un risque plus élevé d’attraper cette maladie. L’échantillon important de personnes et le but de cette étude la rendent particulièrement significative. Même si la relation entre grippe et stress avait été établie ) dès les années 1960.

    Plus récemment, nous avons présenté une étude calculant les scores de charges allostatiques chez plus de 10 000 personnes participantes à l’enquête National Health and Nutrition Examination Survey entre 1999 et 2002. Nous avons cherché s’il existait des corrélations entre les résultats de ces charges allostatiques et la possibilité de ressentir les symptômes de maladie contagieuse comme le rhume. Selon nos résultats, plus le niveau de charge allostatique était élevé chez un individu, plus il est probable qu’il avait manifesté des symptômes de maladie.

    Même si la relation de cause à effet n’est pas complètement confirmée dans le type d’analyse que nous avons menée, nos calculs ont pris en compte de multiples marqueurs biologiques et chimiques qui n’auraient pas été impactés de façon significative par de courtes maladies. Cela suggère que la corrélation entre les résultats d’une charge allostatique et les symptômes dus à la maladie n’est pas seulement provoquée par le stress engendré par le fait d’être malade.

    Nos constatations reflètent ce qui est communément admis dans ce domaine – une multitude de chapitres de livres ont été consacrés aux conséquences de l’interaction stress et risque infectieux. Toutes ces preuves laissent à penser que la diminution du stress peut conduire, pour ce qui concerne le rhume et la grippe, à passer une saison en meilleure santé.

    Une ordonnance pour la relaxation

     

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    La vitamine C contre le rhume n’est pas vraiment efficace. BullockCart/Flickr, CC BY-NC-SA

    Certes, il existe des médicaments capables de traiter la grippe mais les derniers éléments avancés par la recherche semble montrer qu’ils ne sont efficaces qu’à la marge pour soulager les symptômes. Et qu’ils n’ont aucun effet dans la réduction du nombre d’hospitalisations. Quant à la vitamine C, fréquemment vantée comme un remède contre le rhume, elle n’a que peu d’effet sur l’incidence du rhume ordinaire, si l’on en croit les plus récentes études compilées par la collaboration Cochrane, un réseau indépendant de chercheurs.

    Donc, tenir le stress à distance serait un pari plus efficace pour rester en bonne santé. Mais, outre penser à respirer profondément, on a montré que participer à des activités anti-stress pendant les mois d’hiver est un moyen de réduire le fardeau des maladies respiratoires. On pourrait y ajouter la mise en pratique d’une résolution de Nouvel An, se mettre à la gym.

    En fait, un récent essai contrôlé a démontré que les personnes se livrant à une activité physique ou à de la méditation avaient moins de maladies respiratoires sévères et graves que celles qui ne pratiquaient aucune de ces activités.

    On peut également se faire aider en parlant à quelqu’un, comme son médecin ou un psychologue afin d’acquérir des techniques de gestion du stress. Dans un essai clinique réalisé avec des enfants entre 8 et 12 ans, ceux qui parlaient relaxation avec des thérapeutes étaient de meilleure humeur et souffraient d’une moindre fréquence de refroidissements. À un niveau cellulaire, les enfants faisant partie du groupe encadré par des thérapeutes montraient des niveaux plus élevés d’immunoglobulines A, l’une des molécules qui protègent d’une infection les surfaces de muqueuses, comme les poumons.

    Les procédés en question ne conviennent pas seulement aux enfants. Des articles de revues scientifiques concluent que les techniques de relaxation constituent, contre le stress, une importante stratégie thérapeutique.

    La saison des rhumes et de la grippe est là, mais vous faire du souci ne peut que handicaper vos chances de rester en bonne santé. À la place, réfléchissez à la façon dont le stress attaque votre système immunitaire et prescrivez-vous une ordonnance de relaxation.

  • La sophrologie a le vent en poupe!

    Partage d'un article de la Chambre syndicale de sophrologie. Merci pour votre confiance!

    Sophrologue : le praticien bien-être le plus prisé des Français

     

    L’intérêt croissant des Français pour la sophrologie se confirme une fois de plus cette année. Le dernier baromètre Pages jaunes est formel : la sophrologie reste la méthode alternative la plus prisée des Français, avec un nombre de recherches qui ne cesse de croître année après année.

    Dans leur baromètre 2017, les Pages jaunes se sont penchés sur les habitudes des Français en matière de santé. Parmi les recherches réalisées sur le célèbre annuaire, les médecines alternatives apparaissent très nettement et semblent bien s’être fait une place de choix dans le quotidien des Français. Les recherches pour les pratiques douces ou parallèles ont, en effet, quadruplé entre 2013 et 2016, augmentant de 234% en 3 ans.

    Un chiffre qui souligne le besoin croissant des Français de se tourner vers des méthodes complémentaires pour se sentir bien et se maintenir en bonne santé.

    Parmi l’ensemble des pratiques alternatives qui figurent sur ce baromètre, la sophrologie se place en tête du classement loin devant l’hypnothérapie, la naturopathie ou encore l’étiopathie. La méthode est, en effet, celle qui recense le plus de recherches entre 2013 et 2016 avec plus de 3,3 millions de recherches de sophrologues en 3 ans. À titre de comparaison, l’hypnothérapie qui se place juste derrière ne comptabilise qu’un peu plus d’1 million de recherches sur la même période, soit 3 fois moins.

    La baromètre souligne également l’intérêt en nette progression sur ces 3 années pour la pratique de la sophrologie. En 2013, Pages jaunes enregistrait 439.679 recherches de sophrologues uniquement sur son annuaire. En 2016, le chiffre a plus que triplé avec près d’1.150.000 recherches de professionnels en seulement 1 an.

    Des chiffres de très bon augure pour les sophrologues qui devraient encore voir leur nombre de prise de rendez-vous augmenter ces prochaines années.

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    Source : Baromètre santé 2017 Pages jaunes

    https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/barometre-pages-jaunes-sophrologie/?utm_source=Newsletter+Chambre+Syndicale+Sophrologie&utm_campaign=848de510e4-Newsletter+auto&utm_medium=email&utm_term=0_d3ecea4fa9-848de510e4-187009517

  • Meilleurs voeux 2018

    Bonne année à tous !

    Et que 2018 rime avec Solidarité, Entraide, Partage, Complémentarité. 

    Faisons de 2018 une Révolution des cœurs et des consciences !

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    Photo Yann Arthus-Bertrand - La Terre vue du ciel, éd. de La Martinière

  • Noël 2017

    Je vous souhaite un joyeux Noël et partage avec vous ce texte qui m'a émue et m'a été offert par une suite de jolies coïncidences, en admettant qu'elles existent.

    Je suis un gardeur de troupeaux. Le troupeau ce sont mes pensées et mes pensées sont toutes mes sensations. Je pense avec les yeux et les oreilles et avec les mains et avec les pieds et avec le nez et avec la bouche.

    Penser une fleur c'est la voir et la respirer et manger un fruit c'est en avoir le sens.

    C'est pourquoi lorsque par un jour de chaleur je me sens triste d'en jouir à ce point, et couche de tout mon long dans l'herbe, et ferme mes yeux brûlants, je sens tout mon corps couché dans la réalité, je sais la vérité et je suis heureux.

    Extrait de Le Gardeur de troupeaux de Fernando PESSOA

    Pour une belle fête, ouvrons-nous à la magie de l'instant !

    Fleur de gel neige tome 2

     

  • NOS ERREURS SONT UNE CHANCE (Clés mag. 03-2013)

    Et si cette année, notre premier cadeau était la bienveillance et le pouvoir de reconnaître enfin les vertus de toutes nos expériences? Après tout, pour savoir marcher, combien de fois avons-nous du tomber? Dans tous les domaines de notre vie, parce que nous sommes humains, acceptons de nous tromper et apprenons notre leçon, humblement. Comme l'évoque cet article, nous avons tout à y gagner.

    Nos erreurs sont une chance

    par Clément Imbert

    L’idée de commettre une bourde nous terrorise. Rater nous couvre de honte. Et pourtant! Non seulement l’erreur est humaine, mais elle peut même être une aubaine.

    « Dans mon métier, il y a une règle fondamentale pour progresser : il faut être capable d’admettre que nous commettons des erreurs. » L’homme qui tient ce discours ne travaille pas pour une start-up novatrice qui chercherait à sublimer le potentiel créatif des erreurs de ses employés. Non, Arnaud est contrôleur aérien. De la justesse et de la minutie des décisions qu’il est amené à prendre à chaque seconde dépend la sécurité de l’espace aéronautique placé sous sa surveillance. Dans ce milieu où une imprécision peut avoir des conséquences graves, on ne rejette pourtant pas l’erreur : on la considère comme un paramètre essentiel dont chacun doit rendre compte dans un « rapport d’expérience » afin qu’elle bénéficie à tous – et, in fine, ne se reproduise plus. « La pire erreur, la plus dangereuse, serait de refuser l’idée qu’il nous arrive d’en faire », dit-il.

    Nous gagnerions sans doute tous à appliquer cette règle au quotidien. Mais voilà : rien ne nous paraît plus dommageable que de nous tromper. Lorsqu’un proche commet une gaffe, on l’apaise pourtant avec un original : « Ne t’en fais pas, l’erreur est humaine » ou en lui rappelant que saint Augustin avançait un humble Fallor ergo sum (« Je me trompe donc je suis »). Mais quand c’est à notre tour, les remèdes de la sagesse antique ou de la psychologie moderne ne nous sont plus d’aucun secours.

    Lors d’une soirée, Héloïse a soutenu que le Marsupilami existe réellement, que l’animal jaune et noir, doté d’une formidable queue lui servant de moyen de locomotion et de machine à torgnoles, a été inspiré à Franquin par de vrais modèles vivants. « J’étais sûre d’avoir raison. J’ai aussi dit que j’étais journaliste, que je savais ce que j’avançais. Pendant que je parlais, j’ai vérifié sous la table avec mon smartphone. En fait, je confondais avec les marsouins… » Son envie de disparaître, nous l’avons tous connue. Rien d’étonnant : nous vivons l’erreur comme une faillite personnelle. Nous nous trompons par « inattention, distraction, manque d’intérêt, mauvaise préparation, authentique stupidité, timidité, forfanterie, déséquilibre émotionnel, préjugés sociaux, raciaux, idéologiques ou chauvins, ou bien encore du fait d’instincts belliqueux ou prévaricateurs », énumère Massimo Piatelli-Palmarini, professeur en sciences cognitives (« Inevitable Illusions : How Mistakes of Reason Rule Our Minds », John Wiley & Sons, 1996). De cet inventaire non exhaustif des défauts et faiblesses de l’esprit humain, l’erreur surgit comme une faute dont nous avons appris à nous méfier dès l’enfance.

    Car c’est à l’école que nous découvrons ce que nos erreurs peuvent avoir de « grave ». L’élève qui se trompe face au maître en fait la douloureuse expérience, risquant sinon la mauvaise note, au moins l’humiliation du rire de ses camarades. Selon le journaliste et essayiste anglophone Peter Gumbel (« On achève bien les écoliers », Grasset, 2010), cette culpabilisation à outrance de l’erreur est un mal très français. Résultat : nous développons des stratégies d’évitement et prenons le moins de risques possible pour ne pas rencontrer l’échec. Or, la possibilité de se confronter pacifiquement à ses erreurs constitue une étape normale et nécessaire de tout apprentissage. Dans une étude récemment publiée par le « Journal of Experimental Psychology », deux psychologues de l’université de Poitiers ont soumis des élèves de sixième à une série d’exercices trop difficiles pour eux. Ceux à qui on avait expliqué qu’ils pouvaient commettre des erreurs, car ils n’étaient pas censés savoir résoudre ces problèmes, ont obtenu de bien meilleurs résultats. « Un système qui ne valorise que la réussite peut bloquer l’apprentissage par essais et erreurs, explique le professeur Jean-Claude Croizet, coauteur de l’étude. Si l’on apprenait à faire du vélo à l’école, il y a fort à parier que certains enfants n’arriveraient jamais à se servir d’une bicyclette. »

    Le champ des possibles

    Pourtant, l’erreur a bien des vertus. Elle est même la meilleure façon de progresser. Et cela pour au moins trois raisons. D’abord, le simple fait de reconnaître qu’on s’est trompé est paradoxalement un excellent moyen de se rendre crédible auprès de son entourage. Le sociologue américain Doug Guthrie fait ainsi de la capacité à admettre ses erreurs l’une des principales qualités d’un bon leader. Tony Hayward, l’ex-directeur général de BP au moment de la marée noire dans le golfe du Mexique, a ainsi dû son éviction et son surnom de « serial gaffeur » non pas tant à ses erreurs directes qu’à son incapacité à reconnaître que son entreprise en avait commis.

    Ensuite, faire des erreurs est la seule façon d’examiner le vaste champ des possibles. Vinod Khosla, cofondateur de Sun Microsystems et l’un des investisseurs les plus influents de la Silicon Valley, explique ainsi sa réussite fulgurante : « Après avoir emprunté toutes les fausses routes de l’erreur, le seul chemin qui reste à explorer est forcément celui du succès. » Voilà qui rappellerait presque une devise des Shadoks : « Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. » Chez Dentsu, première agence de publicité japonaise, on est conscient de ce principe : les jeunes cadres se voient volontairement confier des projets sur lesquels ils n’auront d’autres choix que de faire des erreurs, afin d’évaluer leur capacité à en tirer parti.

    Enfin, l’erreur est une source infinie de créativité parce qu’elle permet à l’esprit humain de sortir du cadre où le maintient le respect de la règle. Un nombre incalculable de découvertes scientifiques, technologiques ou culinaires ont ainsi été extirpées de zones d’ombre soudainement éclairées par l’erreur (lire l’encadré p. 92). « La mécanique de l’invention, qui permet aux bonnes idées de naître, s’appuie sur l’induction, le raccourci. C’est exactement la même que celle qui nous fait nous tromper. En fait, il y a une parfaite similarité entre le “eurêka !” (j’ai trouvé) et le “caramba !” (encore raté) », analyse Luc de Brabandère, philosophe et mathématicien en charge du développement de la créativité pour le Boston Consulting Group. Gaston Lagaffe, un autre personnage de Franquin, enchaîne bévues et boulettes et s’exclame « M’enfin ! » quand les choses dérapent. Mais c’est l’employé le plus créatif de la rédaction du « Journal de Spirou », ses prototypes de fusées miniatures lui valant même l’intérêt de l’US Air Force.

    Bien sûr, toutes nos erreurs ne portent pas en elles la promesse d’une innovation révolutionnaire. Il nous arrive d’en faire des stupides, comme ce lycéen très fier d’avoir correctement rempli sa carte des villes d’Afrique et qui se rend compte, en sortant de l’épreuve, qu’il s’agissait de l’Amérique latine. Il nous arrive aussi d’en faire de douloureuses. De connaître l’angoisse lors d’un choix amoureux : dois-je me livrer à elle, dois-je le quitter, dois-je vraiment l’épouser ? « La peur de se tromper et de le regretter nous paralyse, explique la coach de vie Pascale Biais. Nous ne voyons plus la chance formidable que chaque erreur porte en elle. En jalonnant notre parcours, les erreurs offrent à chacun un chemin individualisé vers la vérité, vers sa vérité. »

    Benjamin Franklin, qui était, au moins autant que Gaston Lagaffe, un génial inventeur, écrivait dans un rapport scientifique à Louis XVI : « Peut-être, tout bien considéré, l’histoire des erreurs de l’humanité est-elle plus riche et plus intéressante que celle de ses découvertes. La vérité est égale à elle-même, étroite. […] Tandis que l’erreur est d’une diversité inépuisable ; elle n’a pas de réalité, mais elle est la création pure et simple de l’esprit qui l’invente. »

    Lien vers cet article:  http://www.cles.com/enquetes/article/nos-erreurs-sont-une-chance

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  • Partage d'un cours extrait Le mur invisible de Marlen HAUSHOFER

    Ce roman présente, pour reprendre la quatrième de couverture, "le journal de bord d' une femme ordinaire, confrontée à une expérience-limite. Après une catastrophe planétaire, l'héroïne se retrouve seule dans un châlet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute la vie semble s' être pétrifiée durant la nuit". C' est d'une beauté à couper le souffle. On suit au plus près l'évolution de cette femme, dans son corps, son regard, son écoute et l' on accueille avec émotion les révélations de cette héroïne sur elle-même. Impossible de ne pas se reconnaitre un peu dans ce personnage lorsqu'on accepte d'arrêter de courir et de s'écouter un peu. J'espère que cette oeuvre vous enthousiasmera autant que moi.

    ..."Quand à midi je regardai par la fenêtre, les arbres étaient déjà saupoudrés de blanc et le soir, quand je revins de l'étable, la forêt s' était transformée en une véritable forêt de Noël et la neige crissait sous mes pas. Au moment où j' allumais la lampe il m' apparut soudain que je ne pouvais plus continuer ainsi. Je fus prise d' un désir irrésistible de capituler et de ne plus m' opposer au cours des choses. J'en avais assez de passer mon temps à fuir et  je décidai de faire face. Je m'assis à ma table et cessai de me défendre. Je sentis se détendre la crispation de mes muscles et mon coeur se mit à battre lentement et régulièrement. La simple décision de céder semblait avoir été efficace. Je me remémorai clairement le passé et j' essayais d'être objective et de ne rien enjoliver..."

    Extrait Le mur invisible - Marlen HAUSHOFER, éd. Babel

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    P.s: Une adaptation cinématographique du roman a été réalisée en 2013, particulièrement réussie. Le défi était de taille pour traduire la profondeur et la délicatesse du livre et ce film est plein de poésie. Avis aux amateurs!